RENAULT MICHELET MARSEILLE 13008

La « clairière urbaine » proposée dans le projet sur le site de Renault Michelet est en résonnance avec les orientations d’aménagement urbain des plans directeurs de Le Corbusier de 1949 et confère à notre travail un sentiment de continuité historique avec une ambition tournée vers le développement durable.

L’étendue géographique du territoire « en veille » depuis la livraison du Brasilia nous invite, en raison de l’impact du site de Renault, à configurer notre proposition au-travers d’un aménagement urbain global.

En accompagnement du développement urbain, nous proposons de créer une succession de « clairières urbaines » définies par les implantations des volumétries bâties.

Les séquences bâties et végétales sont reliées par la voirie intérieure. Ce nouveau paysage végétal proche des « interlands » développés par Le Corbusier est traversé par cette voirie que nous avons définie courbe tel un ruban aléatoire.  Sur ce ruban, se déplacent les flux avec le bénéfice de paysages variés non rectilignes. Dans la « clairière urbaine », le simple passant et les habitants se retrouvent dans la quiétude, loin des bruits et du trafic du bd Michelet. Seule l’agence Renault assure la continuité urbaine sur le boulevard Michelet.

Dans ce contexte, les volumétries des immeubles de logements deviennent de simples émergences bâties qui se manifestent uniquement par l’étroitesse de leurs pignons. La disposition des cinq volumes construits proposés dans notre plan de masse génère une vaste clairière de 180m de long sur 40 au plus large.

L’interposition d’un bâtiment courbe dépourvu d’angle au sein du plan de masse permet la dilatation du vide et la création de la « clairière urbaine ». Pour les habitants de celle-ci, la présence du garage Renault n’est pas une nuisance. En effet, les deux entités foncières Logement/Garage se juxtaposent sans s’opposer : au garage les flux et la visibilité, aux logements le calme et la protection. L’organisation du projet en « clairière urbaine » favorise la qualité de vie et d’usage exceptionnel du lieu.

La loggia méditerranéenne, composante essentielle de notre cadre de vie, est aussi le moyen de vivre à l’extérieur dans un logement dit collectif. Dans notre projet, la succession de loggias qui drape la façade de sculptures minutieuses de béton de ses fines alvéoles devient le mode d’expression du projet. Chaque loggia ainsi isolée les unes par rapport aux autres garantit une intimité avec le bénéfice d’une vue agréable sur les environnants. La qualité de cet espace suspendu au-dessus des jardins est amplifiée par un revêtement doux de bois sur ses faces intérieures.

L’objectif de notre architecture de façade est d’obtenir un relief d’ombres et de lumières donnant des vibrations en opposition aux constructions lisses environnantes.

Les deux pignons bâtis en émergence sur le bd Michelet et en arrière de la concession Renault bénéficient d’un traitement architectural en bois affirmé. Ce pignon, véritable gaze de protection pour les loggias au bruit du boulevard est constitué de lames de bois verticales, espacées de 0.20m. Ces éléments de bois assemblés entre eux ont des jeux de débords différents, ce qui confère à l’ensemble un effet sculptural.

Dans la continuité historique de la Cité Radieuse, les toitures des cinq bâtiments proposés deviennent une véritable cinquième façade. La toiture plantée est proposée « utile » pour les habitants qui y trouvent des jardins et des lieux de plaisirs qui ne sont plus réservés uniquement aux équipements techniques.

Les idées fortes de la conception du projet paysagé visent à développer une grande qualité écologique au site grâce aux « clairières urbaines ».

L’objectif est de créer une biodiversité en proposant des ensembles qui comportent des espaces verts bien délimités et hiérarchisés limitant les effets de surchauffe des bâtiments et sur les espaces publics un paysage arboré pour créer des ambiances paisibles et fraiches en été.