LA CABUCELLE MARSEILLE 13015

Le paradoxe du vernaculaire est de fabriquer une qualité spatiale urbaine souvent constatée grâce à la déclinaison de volumétries très différentes et qui se heurtent entre elles avec comme résultante la fabrication d’un lieu à haute teneur en vie sociale.

Le Chemin de la Madrague Ville est un axe essentiellement utilisé pour traverser ce fragment de ville. Aucune halte pour l’éventuel passant n’est envisageable.  Entre des voiries à vocation de déplacement des flux, il existe pourtant une vie de quartier dans les tissus interstitiels vernaculaires abritant des îlots de vie. En pied de ces épannelages de façades « désordonnées » et « fragmentées », le piéton déambule dans une aridité de l’espace public urbain. Des circuits courts offrent des cheminements transversaux qui apportent une qualité spatiale significative pour le promeneur. Ces chemins piétons s’apparentent à des venelles qui favorisent la porosité entre les habitants des cœurs d’îlots. Notre défiance envers la continuité urbaine classique s’exprime dans notre proposition de plan de masse par la création de 5 corps bâtis à la perpendiculaire du chemin de la Madrague Ville. Ces 5 cordons minéraux bâtis sont alternés de percées visuelles et végétales dont l’émergence des 5 têtes définit une place végétale sur le Chemin de la Madrague Ville. Cette véritable place végétale accompagnée d’une pinède de pins parasols devient le poumon qualitatif pour cette artère dépourvue de respiration. Notre proposition n’est pas une place classique au sens de l’aménagement urbain européen mais une proposition de halte pour le promeneur avec une invitation à l’appel du vide vers la perspective maritime de la baie de Marseille.

Perpendiculairement à ces traversées visuelles et aux alignements bâtis, des cheminements piétons assurent la porosité transversale à l’organisation du plan de masse. Cette transversalité est dans la continuité des venelles existant sur le territoire de La Cabucelle.

Notre projet s’inscrit dans la continuité des volumétries hétérogènes des épannelages fragmentés et désordonnés des rues environnantes. Le jeu des différences de hauteur (R+2 à R+6), les trous et les reliefs confèrent à notre architecture une variation des volumes significatifs, qui devient le théâtre des ombres et de la lumière propre à Marseille.